L’écriture en pointillés

Écrire.

 

« Car l’écriture, comme tout art, résulte de l’alchimie bizarre de la formule et de l’imprévu, du réfléchi et du ressenti, de ce qui structure et de ce qui met des coups de pieds dans la structure. » Clémentine Beauvais

Pour écrire, j’ai un point de départ, des pistes de structuration, mais je ne cadenasse pas trop, pour laisser advenir. Et je suis très souvent surprise, lors des rencontres avec les lecteur·ice·s, de découvrir des significations ou éléments dont je n’avais pas conscience.

J’évolue dans un registre réaliste et contemporain. J’écris mieux à partir de ce que je connais, de ce qui m’est proche.

Mon combat principal, c’est de dégager du temps. À un moment du processus, il m’est nécessaire de partir en résidence, de m’éloigner de mon quotidien, pour pouvoir m’immerger dans la matière. Et j’ai besoin d’échéances pour aboutir, pour me convaincre que ce chantier doit passer en priorité.

Ma formation d’autrice.

Des formations longues sont assez récentes en Belgique. J’apprends comme je peux, sur le tas. Je suis en permanence à la recherche de nouveaux outils. Luc Dumont et Louis-Dominique Lavigne m’ont enseigné l’écriture théâtrale, Eva Kavian m’a initié à l’écriture romanesque et de nouvelles. J’ai suivi des ateliers avec Hubert Haddad, Laurence Vielle… Via le site Masterclass.com, j’ai visionné (quelle époque formidable !) les ateliers de Margaret Atwood, Joyce Carol Oates ou Neil Gaiman. Veronika Mabardi, Eric Durnez, Isabelle Wery ont été des regards précieux sur certains projets. Et j’ai l’immense chance de faire partie d’un petit groupe d’auteur·ice·s au sein duquel se développe une belle solidarité.

Actualité.

Mon actualité ? Je viens de terminer un roman.
(Croisez les doigts pour qu’il ne reste pas tout en bas de la pile de manuscrits.)

Je m’attèle à l’écriture d’une pièce, en partenariat avec le théâtre Le Public, qui traitera de sport et de théâtre.
Je la développe dans le cadre du projet « Autrices grandes scènes », un partenariat SACD, Théâtre Royal du Parc, Théâtre de Liège et Théâtre le Public.

Et j’ai des projets d’albums jeunesse dans mes tiroirs qui attendent patiemment leur tour.

« La vie, ça ne démarre pas toujours sur les chapeaux de roues d’une grosse cylindrée et il vaut mieux le savoir tout de suite. Il y a des accidents de parcours. Je ne vais pas te raconter des vertes et des pas mûres.» 

Tom, éditions Lansman

« Tu as senti Amani dans ton dos. D’une voix douce, il a dit « excuse-moi, chérie ». C’est à cet instant-là que tu as vu rouge. Ta respiration, telle une soufflerie qui tenterait vainement de refroidir de la lave en fusion, s’est accélérée. La poêle dans laquelle crépitaient les lardons, petits carrés de porcs frétillants dans leur jus, était à portée de main.»

extrait de « la bourreau », Dernière escale avant la lune Editions Quadrature

On a planté la boîte dans le trou, on a fermé le trou. Le curé a arrosé avec sa brosse à toilette. Et puis, tout le monde a dit: »Lucie, faut pas être triste, faut être courageuse, faut aider ta maman, faire des repas pas trop cramés, être gentille avec ta soeur qui est trop petite et qui ne va rien comprendre. Elio est au paradis, tout va bien pour lui, merci. »
extrait de Debout!

On a quitté notre vaderland, notre platte land, notre mère patrie, pour ne pas devenir des boucliers humains. Voilà! Oui, ils faisaient ça les bôches: des boucliers humains! A Soumagne, par exemple. 300 Habitants. Malins les bôches! On prend des Belges et on les fait avancer devant nous. Extrait de Exils1914, éditions Lansman. 

PATRICE LUMUMBA. – Cette odeur. Ton corps te trahis, mon frère. Tu as peur. Ça me donne espoir. Le peuple se lève et marche vers ici. Ils vont venir me délivrer. (…) Mon heure n’a pas sonnée. Mon heure n’est pas venue. Un mandat international va être délivré. Nous sommes en 1961. On n’abat pas impunément un premier ministre démocratiquement élu.

extrait de De mémoire de papillon, éditions Lansman